Les dégâts dans la filière vont au-delà du chiffre d’affaires
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Un « made in France » tellement renforcé que les achats de demain ne porteraient (presque) plus que sur des articles arborant un drapeau tricolore, une consommation moindre mais dirigée vers des produits de meilleure qualité, plus chers, donc plus en phase avec une production hexagonale… Tel pourrait être l’avenir du commerce en France si l’on prend au pied de la lettre nombre d’analyses de spécialistes à la suite de la crise du coronavirus. Soyons honnêtes, il faut chausser des lunettes roses et vraiment prendre les choses au premier degré pour en venir à une telle interprétation... Mais un point est certain : la pandémie a largement remis sur le devant de la scène le débat sur le produit en France. Un débat d’ailleurs nécessaire : on ne pourra pas éternellement importer bien plus que l’on n’exporte. Et l’horticulture est particulièrement concernée, générant chaque année un déficit du commerce extérieur de près d’un milliard d’euros. À première vue, les métiers du végétal ont de quoi se donner du baume au cœur après le coup reçu ce printemps : les espaces extérieurs et le cadre de vie sont plébiscités par les citoyens (page 14), le marché résiste mieux qu’imaginé (page 30) et les produits français sont donc censés être les grands gagnants des événements. Reste que sortir de la spirale négative implique des décisions structurelles, qui ne relèvent pas de la filière, en particulier sur le travail, mais aussi une volonté de mieux travailler ensemble entre professionnels. Les rapports ont souvent été confictuels à ce niveau, en particulier entre producteurs et distributeurs. Si l’on en croit les retours de terrain, pour notre troisième enquête de crise (notre dossier), entre autres, la situation inédite de ce printemps semble avoir renforcé les tensions, en particulier avec le secteur du paysage. Certains producteurs estiment que les collectivités n’ont pas repris assez vite les plantations lors du déconfinement et n’en font pas assez pour favoriser les productions locales. Le sujet, récurrent, semble s’amplifier, à l’heure où il est plus que jamais indispensable d’œuvrer en commun…
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